Les délégués du Défenseur des droits
27 mars 2023
Plus de 570 délégués du Défenseur des droits sont présents dans 870 points de rencontre partout en France métropolitaine et en Outre-Mer.
Ils vous accueillent, vous écoutent et vous orientent gratuitement dans vos démarches.
Le rôle des délégués
Après avoir pris connaissance de votre situation, les délégués vous informent sur vos droits et, si nécessaire, vous réorientent vers une structure qui pourra mieux vous aider. Chaque fois qu'ils le peuvent, les délégués vont solliciter les administrations concernées par votre situation pour rechercher une solution amiable par voie de médiation.
Les délégués du Défenseur peuvent vous aider si :
- vous avez des difficultés dans vos relations avec les services publics ;
- les droits d'un enfant ne sont pas respectés ;
- vous êtes discriminé.
Des permanences près de chez vous
Les délégués vous reçoivent dans des structures de proximité telles que les préfectures et sous-préfectures, les maisons de justice et du droit, les points d'accès au droit…
Elles/ils tiennent également des permanences dans les établissements pénitentiaires et travaillent en relation avec les maisons départementales des personnes handicapées.
L'annuaire des délégués référence toutes les permanences.
Jacques MENJOZ, délégué à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie)
Je m’appelle Jacques Menjoz, je suis délégué depuis 2015. Délégué pour moi, c’est d’abord un grand plaisir et c’est surtout représenter une autorité indépendante. Ici on est à Saint-Jean de Maurienne, c’est-à-dire l’un de mes deux lieux de permanence. La campagne, on n’est pas trop sur les papiers, on n’est pas trop sur les autorisations, on est encore sur la parole. J’estime que mon job, c’est d’essayer de voir ou ça coince, pourquoi ça coince, et si on peut débloquer la situation. Il faut prendre des gens tels qu’ils sont, il faut beaucoup d’humanité. Je ne suis, ni un juge, ni un avocat. On a de plus en plus de personnes qui abandonnent leurs droits parce que c’est trop compliqué. Parce que le gros problème qu’on a actuellement, c’est que les gens n’ont plus d’interlocuteur, parce que les administrations ont fermé leurs guichets. La non-réponse, c’est la négation des gens, c’est pas bien compliqué de dire aux gens, on a reçu votre demande, votre courrier, on s’en occupe. Ma journée de délégué, le jour où je viens en permanence, c’est d’abord de la route, trois quart d’heures à peu près. C’est ensuite effectivement la journée passée ici, en fonction du nombre de rendez-vous. C’est accueillir les gens. C’est trois quart d’heure de rendez-vous par personnes à peu près. Quand j’arrive à mettre autour de la table, le maire, le service technique, la personne qui se sent lésée et qui porte réclamation, et moi en tant que médiateur, les gens très très vite s’aperçoivent que finalement, effectivement, il y a quand même beaucoup de choses qui les rapprochent. Et c’est pas si compliqué que ça, de faire un pas l’un vers l’autre. Il faut toujours insister, je fais pas de miracles, mais si effectivement il y a un dysfonctionnement, on va essayer d’arranger. Pour moi, c’est essentiel. Le Défenseur, mon job, m’apporte certainement autant que ce que je peux modestement apporter aux autres. Oui, moi je suis vivant quand je suis Défenseur des droits.
Jean-Marie IOCHUM, délégué à Nancy (Meurthe-et-Moselle)
Je m’appelle Jean Marie Iochum, j’ai fait ma carrière dans la police nationale.
Je suis délégué du Défenseur des droits depuis 2011. Mon rôle de délégué, je le vois et je le vis comme celui d’un dépanneur. Je prends en compte les problèmes des autres pour essayer d’obtenir par la médiation, par les compétences du Défenseur des droits, des réponses qui font avancer un dossier ou qui donnent satisfaction à un particulier qui est en attente. C’est parce que le Défenseur des droits est autorisé à aller au-delà et que les autres sont obligés de nous donner des réponses que l’on peut faire avancer les choses. Ma permanence est installée dans la Maison de la Justice et du Droit du quartier du plateau dit précédemment le Haut-du-Lièvre. C’est à Nancy un quartier complètement excentré, de barres HLM qui sont les plus longues d’Europe puisqu’il y a deux barres de 400m chacune de long. Quand j’arrive le matin à 8h30, je vois sur la table que j’ai cinq rendez-vous le matin, quatre rendez-vous l’après-midi, et puis je reçois les gens chacun avec la diversité de ses problèmes. Les compétences du défenseur des droits vont au-delà de la discrimination, bien évidemment, là on touche le domaine social assez large, notamment dans les relations des particuliers avec les administrations. On touche le domaine social aussi à travers le droit des enfants, notamment les enfants qui sont porteurs de handicap par exemple. Et puis à partir du mardi matin, je me reprends mes dossiers un par un. Je suis à mon bureau devant mon ordinateur, à chercher les textes. Et il n’est pas rare que j’obtienne raison. Alors là, je suis très heureux. Là, je peux vous dire vraiment je suis très heureux. C’est une vraie récompense. La vraie récompense, c’est ça. C’est obtenir des résultats. Deuxième aspect pour moi de la satisfaction, c’est : elle n’obtient rien, mais par notre intermédiaire, elle sait exactement et de façon pédagogique pourquoi elle n’a pas obtenu, on peut lui expliquer. J’ai l’impression d’être utile, je n’ai même pas l’impression, je sais que je suis utile.
Andrée MINGUET, déléguée à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)
Je m'appelle Andrée Minguet, je suis un ancien avocat et j'ai intégré le réseau du Défenseur des droits depuis 12 ans
Le droit doit être respecté pour soi et pour les autres. C’est un cadre indispensable au bon fonctionnement de la société. C’est une mission bénévole, très enrichissante, qui nous donne l’occasion de servir. Nous sommes aussi d’ailleurs un facteur d’apaisement parce que j’arrive, parfois, à désamorcer cette forme de désespérance des personne qui n’arrivent pas, à cause de cette dématérialisation à accéder au service public. Alors à la méfiance, s’ajoute la colère voire même une forme de révolte. C’est nous qui sommes là, car il y a toujours une porte ouverte chez le Défenseur des droits et les gens viennent. En écoutant nos réclamants, nous leur redonnons la dignité à laquelle ils ont le droit.
Ce qui me rend fière, c’est d’abord que je participe au fonctionnement d’une autorité qui est constitutionnellement reconnue. Autorité indépendante consacrée par la Constitution, excusez du peu, ce n’est pas rien quand même. C’est une affaire qui me vient à l’esprit. Une personne n’avait pas pu percevoir des indemnités. Sur mon intervention auprès du médiateur de Pôle Emploi, un arriéré de plus de 30 000 euros lui a été alloué. Alors j’avais reçu ce monsieur, j’avais dit « Asseyez-vous, j’ai une très bonne nouvelle à vous annoncer ». Et effectivement, il était surpris, il s’est levé en me disant « Est-ce que je vous dois quelque chose ? » je lui ai dit « bien-sûr, votre reconnaissance éternelle, je plaisante, pour le Défenseur des droits. »
Aurélie MAYEUX, déléguée à Pantin (Seine-Saint-Denis)
Je m'appelle Aurélie Mayeux. Je travaille dans le milieu associatif depuis une quinzaine d'années. En parallèle de mon activité professionnelle, je suis devenue déléguée du Défenseur des droits. J'interviens à la Maison de Justice et du Droit de Pantin.
Ma matinée de permanence, c'est le lundi matin. Les personnes viennent principalement m’exposer des difficultés avec l'administration. La dématérialisation engendre énormément de difficultés et les personnes se sentent abandonnées ou non écoutées. C'est notre mission de faire de la médiation.
Tout au long de la semaine, je vais travailler sur leur situation chez moi. Je vais faire des courriers, je vais contacter les différentes administrations.
C'est vraiment un engagement quotidien. Il y a aussi des actions pour aller vers les personnes pour faire connaître le Défenseur des droits. C’est un pouvoir qui est parfois limité, mais j’ai le sentiment d’être utile et de pouvoir agir concrètement. Là récemment, il y a une situation qui m'a plus particulièrement touchée, c'est un monsieur qui n'avait plus de droit sociaux.
Il a fait des démarches et qui n'avait pas abouti, donc il était prêt à tout lâcher. Ensemble, on a réussi à restaurer ses droits. Pour moi, c'est une belle victoire.